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Kafrifran aime… La vie sans fards d’Eva Doumbia

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Dans son essai, Maryse Condé. Rébellion et transgressions, Carruggi Noëlle souligne la posture iconoclaste de Maryse Condé. Eva Doumbia promeut cette posture de l’écrivaine dans sa pièce «La Vie sans fards» / «Ségou» en reliant son autobiographie La vie sans fard à l’une des premières sagas africaines de la littérature française Ségou.

L’action dramatique expose les résonnances entre les transgressions des deux personnages de Ségou, Tiekoro Traoré et Naba Traoré, avec les rébellions de Maryse Condé contre les prégnances familiales, culturelles et sociétales. La fiction se mêle au biographique et à l’historique afin d’exacerber l’entrecroisement entre le destin, la quête d’émancipation de l’autrice et la grande histoire de Haïti, de la Guinée et du Ghana.

De plus, la fusion des chants, des documentaires historiques, des émissions culturelles et de la fiction transforme le simple récit de soi en une fresque qui sonde la question de la responsabilité. Ainsi, la posture de l’écrivaine renommée s’efface progressivement pour que la face de son sujet en devenir interroge son rapport à l’autre, à l’espace, au temps et à la mort.

Kafrifran